MOSAÏCULTURE
IL FAUT SAUVER LA MOSAÏCULTURE...
Mai 2014
Mise à jour le juillet 2022/ 2024
Vous savez ce grand Art des jardins,
aujourd’hui si décrié ,
qui a mauvaise presse car qualifié de « ringard »
et qui représente aujourd’hui pour certain un fleurissement désuet,
d’un autre âge, qui aura disparu
si nous ne prenons gare,
au nom du modernisme.
Quel drôle d’idée , surtout exprimée par moi ,
réputé comme étant un des apôtres du nouveau fleurissement .
Bien sûr je ne pense pas à ces mosaïques
représentant le nom de la ville ou du village,
bien utile si l’on est atteint d’un aizeimer précoce
ou d’une cuite carabinée
qui nous a fait perdre le sens de l’orientation,
mais des mosaïques travaillées, étudiées,
parfaitement entretenues et taillées,
liées bien souvent à un événement ,
et surtout parfaitement intégrée dans son environnement .
Histoire de la Mosaïculture :
Apparu dans les années 1867,
le tapis de fleurs est inspiré de la marqueterie Allemande ,
au départ simple dessin géométrique
il évolue très vite vers des motifs plus figuratifs.
Les motifs sont réalisés en plantes
mais aussi en éléments colorés ou non : Sable, gravier, charbon pilé….
En 1870 lors de l’exposition universelle
Monsieur Comesse présente un écusson
arborant les armes de la ville de Paris,
un papillon, et un vase mauresque.
Ces motifs excitèrent l’imagination des jardiniers , on en vit alors partout.
« avoir un papillon dans son jardin était le rêve et l’idéal »
( il en reste encore quelque uns dans nos villes ).
Des parcs entiers étaient furent reconverti à la mosaïculture,
le Parc de la Tête d’Or à Lyon
devint vite une référence et le berceau de cet art,
le terme mosaïculture y fut d’ailleurs inventé par M.J Chrétien, jardinier .
Mais ce déferlement ne plait pas à tout le monde ,
pour certain la mosaïculture abaisse le niveau de l’horticulture
et détruit le goût des belles plantes ,
pour d’autre comme Paul Marmy , directeur du jardin des plantes de Nantes
« La mosaïculture est un genre Allemand ,
si lourd qui fait ressembler les massifs
à des raviers de hors d’œuvre ou de salades russes ».
Après l’age d’or et de nombreuses dérives,
frisant l’overdose les mosaïques évoluent ,
les motifs restent mais les feuillages
laissent leurs places aux plantes fleuries ,
les massifs sont toujours réguliers ils le resteront jusqu’en 1968 ,
conséquence inattendue des évènements de mai
les massifs se libèrent de leur carcans ,
fini l’ordre , place à la liberté ,
le volume apparaît mais c’est une autre histoire….
Depuis la mosaïculture ,symbole d’une époque,
n’a plus la cote , kitch, ringard, désuet,
ce type de fleurissement est décrié
et abandonné par la plus part des villes.
Il fallut attendre le délire d’une Canadienne Allumée,
Lise Cormier ,
responsable des espaces verts de Montréal,
pour oser reparler de mosaïculture
et en faire un succès mondial avec
Mosaïculture Internationale Montréal
en 2000, 2001 , 2003, 2013, 2017
2003
j'ai personnellement eu le privilège de participer à l'édition 2003
Mosaïculture Internationale Hamamatsu Japon
En après ce premier succès, Jean Paul Pigeat ,
récupère l’idée et lance Mosaïculture & compagnie
à Chaumont sur Loire dans le cadre du festival 2001 ,
avec l’idée de dépoussiérer et d’inventer de nouvelles formes,
mais mis à part une ou deux réalisations originales ,
le discours et les jardins ne sont pas à la hauteur,
le public ne suit pas et le soufflé retombe vite .
Pourquoi cet abandon ?
Plusieurs raisons font que la mosaïculture n’a plus la cote aujourd’hui :
Le manque de formation ,
Actuellement la mosaïculture n’est pas enseignée
dans les différents cycles horticoles .
Seules quelques collectivités possèdent encore ce savoir faire :
Nantes, Angers, Lyon, Tours, Limoges, Saintes, Orléans, Bordeaux…..
et bien sûre un grand nombre de villes thermales
Vichy, Vittel, Bagnère de Luchon….
Le coût ,
Une mosaïque coûte cher,
cher en plantes, mais aussi et surtout en entretien ,
donc en temps, car une telle composition doit être en permanence
surveillée, bichonnée, taillée…
Les collectivités n’ont plus aujourd’hui le temps nécessaire,
elles se contentent donc de garder une ou deux mosaïques alibis
dans un parc ou dans le jardin des plantes histoire de ne pas perdre se savoir faire.
L’effet de mode,
Actuellement et depuis quelques années
la mode est au nouveau fleurissement,
terme bateau qui ne veut pas dire grand chose
mais qui est à l’opposé de la mosaïculture .
Pour réaliser un massif « nouveau fleurissement »
on prend en compte la plante qu’on laisse s’épanouir
avec son volume, son graphisme, sa transparence,
bref tout le contraire de la mosaïque
où la plante est taillée, formatée, travaillée pour former le dessin.
Compte tenu de la mode ,
les médias, et les jurys de fleurissement
ont sacrifié la mosaïculture sur l’autel de la modernité,
il faut reconnaître que faute de formation et d’explication ,
les jardiniers qui tentent aujourd’hui de créer des mosaïques
se plantent bien souvent et le résultat escompté est bien souvent minable,
ce qui dévalorise cet art et qui fait dire à certain
que pour gagner des fleurs au concours des villes et villages fleuris
il vaut suivre l’air du temps et ne pas faire de mosaïque.
Pourtant le public aime et en redemande,
le succès planétaire de Mosaïculture Internationale de Montréal
avec plus de 700 000 de visiteurs en 2013
et des exposants venant des 5 continents est là pour le confirmer
EPCOT'S DISNEY FLOWERS FESTIVAL 2016
Mais à coté de manifestations éphémères
Il n’existe plus en France que très peu de services capables de réaliser de tel œuvres :
EPINAL
(Grand Prix National du Fleurissement)
a été longtemps la capitale de la mosaïque,
ici tout est « mosaïqué » en 2 ou 3 dimensions ,un peu trop parfois,
mais cela s’explique et est en relation directe
avec l’histoire de cette ville et ses fameuses images ,
les mosaïques sont les images végétales d’Epinal, tout un art.
VENDÔME
petite ville du Loir et Cher ,
Grand Prix National du Fleurissement
est réputée pour Sa mosaïque sur les bord du Loir ,
sorte de bande dessinée végétale racontant chaque année ,
un thème bien souvent lié à l’actualité nationale ou locale.
SAINTES
4 fleurs,
réalise chaque année des mosaïques classiques
très soignées aux abords de ses bâtiments.
GENEVE
son horloge fleurie est aussi connue que son jet d’eau,
mais à l’inverse de celui ci ,
les jardiniers Suisses ont su la faire évoluer ,
et elle paraît maintenant complètement déjantée…
pour notre plus grand plaisir.
Et demain quel avenir pour la mosaïculture ?
L’avenir de la mosaïculture passe obligatoirement par de l’évènementiel,
donc de l’éphémère, actuellement ,
les services espaces verts créent de plus en plus d’évènements autour des jardins,
avec la mosaïculture ils disposent d’un nouvel outil que peu osent utiliser .
La ville de Vendôme l'a bien compris,
ses réalisations annuelles sont attendues
et rançon du succès , sortent très vite en carte postales.
NANTES....le renouveau !
La ville de Nantes a fait appel à
un des plus grands auteurs de livres pour enfants
Claude Ponti
pour créer et concevoir dans ses parcs
un univers peuplés de poussins, fourmis,
chat et autres créatures
brouettes ?
non fourmis ...
Serpicouliflore
QUELQUES CONSEILS
La mosaïculture tout comme les topiaires permettraient de représenter
fidèlement un sigle un logo, de développer un thème ,
une commémoration et pourquoi pas une pub.. .
Où et comment réaliser une mosaïculture ?
On ne peut pas et on ne doit pas réaliser une mosaïque florale partout,
une des raisons du rejet de cet art vient d’un mauvais positionnement.
Pour qu’une mosaïque soit réussie elle doit :
s’intégrer à l’environnement. être bien proportionné au site.
être de préférence dans un parc ou un grand espace vert ,
une mosaïque dans un îlot directionnel serait une aberration .
ne pas oublier que cet art vient de la fin du XIX°siècle
et trouve donc naturellement sa place près d’édifices de la même époque
ou plus anciens mais ce n’est pas une obligation,
un massif moderne aussi !
bien choisir son sujet et ne pas hésiter à renouveler les motifs,
surtout ne jamais être répétitif d’une année sur l’autre,
il faut créer l’événement, la surprise
2D ou 3D ?
tout dépend du motif retenu, de la place disponible ,
du volume que l’on souhaite donner à sa réalisation et de l’effet escompté.
Sur une petite superficie préférez le 3D qui prend peu de place ,
sur un talus ou sur une grande pelouse le 2D s’impose quoique …
.parfois une belle mosaïque 3D sur un grand tapis vert……
Pour la 3D ,attention à la réalisation de la structure ,
elle doit être solide, fine, contenir assez de terre et solidement fixée au sol.
Vous pouvez la créer vous même,
si vous disposez de serruriers
mais deux entreprises se sont spécialisées dans ce genre de prestation :
Atech,
connu pour leur suspensions ont également une division structures métalliques
qui a réalisé les structures des stands de Lyon et de Cahors lors de MIM 2003.
Diable du Pont Valentré Cahors
MIM Montréal 2003
comment ?
Le plus difficile est de dessiner le motif,
il doit être précis tout en étant simple,
là encore une société peut vous aider
Les établissements Maguy
déjà leader français de la plantes à Mosaïque
proposent maintenant des créations clé en main
cultivées avec le concept « clic mosaïque » prêt à poser.
Mais tout cela n’est rien sans un entretien constant,
une taille régulière, des traitements appropriés, bref du temps ,
si vous n’avez pas de personnel ,
renoncez !
rien n’est plus laid qu’une mosaïque pas entretenue.
Bibliographie :
On trouve peu d’ouvrage sur la mosaïculture,
La mosaïculture de A Maumene réédition de l’ouvrage de référence de 1870
édition connaissance & mémoire Européennes 1997
Carnet d’adresses :
Atech : 02 41 58 57 13 www.atech-sa.fr
Maguy :05 46 91 50 54
Date de dernière mise à jour : 2024-07-22
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