SECRETS DE JARDINS

02- INTERPRETATIONS & COMMENTAIRES

Jardiner c'était mieux avant 2

juillet 2025

Août 2025

Septembre 2025

Octobre, Novembre 2025

Base 14635458"le jardinier Georges Seurat"

 

 

Interprétations & commentaires.

 

Ces pages reproduisent in extenso,

les réponses et commentaires rédigés à la suite de la lecture du plaidoyer de Roland Jancel. 

Sur 40 demandes je n’ai reçu que 23 réponses…

Chaque texte est précédé d’une petite présentation de son auteur.

Tous sont de près ou de loin concernés et intéressés par le monde végétal et l’art des jardins,

pour certains c'est leurs métiers, pour d’autres un loisir mais pour tous une passion.  

Le plus jeune n’a que 23 ans et, le plus âgés est retraité depuis bien longtemps.

Chaque semaine je rajouterai un ou deux nouveaux commentaires .

 

 

Antoine2019

Antoine BREUVART

  • Pépiniériste à Ramecourt 62, spécialisé dans les plantes vivaces.
  • A travaillé au jardin d’essais de l’Ami des Jardin ainsi qu’au Clos du Coudray
  • Obtenteur de nouvelles variétés d’agapanthes, de crocosmias, de bégonias…
  • Formateur au centre de formations du Domaine de Chaumont sur Loire

 

 

« Je comprends le contenu du message mais je n'adhère pas à la forme.

C'est vrai que la connaissance du monde végétal paraît de plus en plus limitée ou rare,

certaines compétences horticoles semblent disparaître.
On peut
regretter le jardinier d'avant mais ça ne sert pas à grand-chose,

je préfère m'interroger sur le jardinier de demain.

Les "tour de main" ou prouesses techniques pour de magnifiques cascades de chrysanthèmes

ou œuvres en mosaïcultures risques de tomber dans l'oubli ou pas...

Les stars des nouveaux maraîchers se revendiquent des maraîchers de Paris du 18 -ème siècle

et les nouvelles générations inventent un avenir en s'inspirant des précédentes.
La chute de la biodiversité et le changement climatique sont là,

il n'y a plus de débats et le temps presse,

maintenant il faut en tenir compte pour inventer les jardins de demain et ceux qui vont s'en occuper.
Les plans et projets d'urbanisme de villes du futur sont souvent très verts

et parfois avec des situations où l'on se demande bien comment des plantes

vont pouvoir se développer aussi en hauteur ou avec si peu de terre.
Les jeunes et parfois moins jeunes choisissent de plus en plus des métiers

qui ont du sens et dans un monde où la température va monter d'au moins 2 degrés

avec plus de 7 milliards d'individus concentrés pour la plupart dans des villes,

il faudrait revaloriser le métier de jardinier.
Le nouveau jardinier n'est plus simplement là pour entretenir un fleurissement,

les espaces verts ne sont plus simplement là pour décorer,

ils remplissent de multiples services,

ils permettent de favoriser la biodiversité,

l'infiltration des eaux pluviales,

de réduire les îlots de chaleur,

ils sont source de bien être,

ils captent le CO2, filtrent l'air...


Le nouveau jardinier doit connaître et comprendre le vivant,

utiliser toute la palette végétale, des plantes sauvages au plantes horticoles,

choisir les plantes adaptées à chaque situation nécessitant ensuite le moins d'intervention possible.
Là où on entretenait des hectares de pelouse interdite bien rase,

viendront peut-être des légumes, des fruits, de la prairie fleurie ou de l'éco-pâturage.
Je suis plus souvent choqué par le manque de respect du vivant de certains "jardinier"

qui appliquent des méthodes qui ne sont plus adaptées si elles l'ont été un jour.
En somme, oui le jardinier de demain doit s'inspirer des savoirs anciens

mais il doit aussi s'affranchir des erreurs du passé et actuelles ».


Antoine BREUVART

 

 

Crocosmia collection 2018h

 

 

 

 

 

Pierre DIDIERJEAN 

  • Président de la Société Centrale d'Horticulture de Nancy
  • Ancien directeur de la Direction Ecologie et Nature (retraité depuis 2024)
  • 4 Fleurs, Fleur d’or,  Médaille d’or de l’Entente Florale
  • Créateur du jardin éphémère "Le Jardin sur la Place"



Le jardinier responsable
 

Pour apporter un éclairage sur ce texte engagé et parfois polémique, il est nécessaire de le contextualiser.

A cette époque, le fleurissement d'une ville tenait une place essentielle et son entretien ne souffrait aucun écart.

L'esthétique primant sur tout autre aspect,

il était d'usage, pour tout bon jardinier qui se respectait, de maîtriser l'usage des produits phytosanitaires.

Que ce soit au cours de sa formation professionnelle, dans son quotidien,

dans la presse professionnelle qu'il lisait, il y était invité en permanence.

Ces méthodes était "LA" solution idéale et son efficacité était "prouvée".


Lors qu'était (rarement) abordé l'abandon pur et simple de ces substances chimiques,

les alternatives supposaient pour ce même jardinier un changement radical de pratiques.

Le professionnel s'interrogeait, souvent seul face à des choix cornéliens.

Comment entretenir au naturel, éradiquer ou maîtriser les adventices,

les envahissantes et certains insectes amateurs de végétaux particulièrement voraces ?

La peur de se tromper était amplifiée par des angoisses du public souvent irraisonnées.

Les espaces verts allaient devenir des friches, des lieux délaissés où l'homme se sentirait mal à l'aise,

en rupture avec un cadre de vie agréable et organisé pour lui. 

Le métier de jardinier, déjà peu valorisé, serait mis à mal. Personne ne voudrait alors le pratiquer. 

faut rappeler que les jardiniers étaient souvent dénommés "agents d’entretien de l’environnement".

Ce qui dénote que la société leur déniait toute possibilité d'imagination,

de créativité et de sensibilité à l'écologie. Ils "entretenaient" et c'était bien là leur seule mission.



Heureusement, plus de trente ans plus tard, le savoir-faire est mieux reconnu :

le jardinier, parfois devancé par le jeune écologue au savoir prétendument plus vaste mais souvent très théorique,

a pour belle mission d'observer et de travailler avec le vivant.

Il n'est plus en opposition avec son rythme propre, ses logiques immuables.

Il trouve alors des solutions innovantes et permet aux citoyens des villes et des villages

de vivre dans un environnement qui combine harmonieusement écologie et esthétique.


Même si cette reconnaissance du métier a évolué,

le jardinier doit s’adapter et se renouveler sans cesse.

Confronté aux nombreux défis du dérèglement climatique,

il expérimente de nouvelles techniques d’entretien.

Mais il se doit aussi d'être un médiateur, un passeur.

Son rôle pédagogique est essentiel pour préserver les espaces de nature,

rendre intelligibles ces nouvelles méthodes respectueuses du vivant.

Un terme comme celui d'écosystème s'explique, il n'est pas "évident" comme beaucoup le laissent à penser.

La sensibilisation de tous les publics, du plus jeune au plus ancien apprenti jardinier, est indispensable.

Cela se pratique au quotidien, dans les espaces de nature mais aussi via l’organisation de fêtes des plantes,

lors d'ateliers de jardinage improvisés, d'éco-ateliers, avec la création de jardins éphémères

ou de festivals dédiés à l'arbre, comme c'est le cas à Nancy.

Cette évolution, cette mutation même, fait du métier de jardinier un emploi d'avenir.

En exprimant pleinement sa passion, son grand respect du monde végétal,

le "Pro" aura alors la satisfaction de voir son action démultipliée dans les jardins de particuliers.

Grâce à cette collaboration, le vivant pourra peut- être sortir d'une dangereuse spirale de déclin.

La responsabilité se révèle donc immense.

Pierre DIDIERJEAN 

 

 

 

 

Dscn0902

Nancy , Jardin éphémère 2022 "Le feu effleure"

 

 

 

 

Christophe

Christophe Mallemouche

  • Jardinier concepteur
  • Créateur du Jardin de Mon Oncle d’après le film de Jacques Tati au Festival des Jardins de Chaumont sur Loire 2000
  • A travaillé au Pôle Nature Cité Jardins de la ville de Cahors
  • Cadre pédagogique horticole Tutos’Me et CNFPT
  • Fou de jardins

 

« OU EST PASSE LE JARDINIER, EST-CE QU'IL DORT ? »

Je me souviendrais toute ma vie de ces paroles

qui m'avaient été dites par mon premier professeur d'horticulture générale, début 80, à Objat

(Il avait été formé à l'école de Versailles) :

« Travaillez, vous aurez le pouvoir ».

Il m’avait dès la première heure de cours,

installé dans cette fierté que j’aurais à faire ce métier,

grâce à ses cours sur l'histoire de l'Art du Jardin.

Nous n’avons jamais eu ce pouvoir, et nous en avons même, été totalement dépossédés. Mais il est peut-être temps de faire autre chose.

J’ai passé ma vie à espérer pour mon métier et félicité tous ceux qui s’intéressaient à lui

(Sans en espérer pour moi, mais n’est-il pas là, le problème).

Heureusement, Dieu est sympa,

car il affirme dans la Genèse, qu’il est Jardinier (Comme moi).

Mais dites-donc, sans le travail de la terre,

supporteriez-vous la religion ou la politique,

si ce n’est la différenciation et la stigmatisation parce que vous êtes un Technique ou un « Vert ».

Je vous propose ma propre religion, celle des Jardiniers, celle que vous avez peut-être oublié.

 

Plutôt que de se battre,

afin de savoir si le massif doit être en bleu ou rouge, en vivaces ou annuelles,

de savoir qui va être le plus beau et le plus fort,

Charlélie Couture, dans l’une de ses chansons de 1994, dans l'album « Les naïves »,

décrie assez bien tout ce que sommes, et tout ce qui reste à faire pour sauver ce monde, malgré tout :

« Quand les feuilles tombaient, le jardinier les remontait,

Quand les feuilles s'envolaient, je jardinier les recollait,

Ou est passé le jardinier,

est-ce qu'il dort pour oublier, Ou est passé le jardinier, est-ce qu'il dort »...

 

Ce métier du futur est pour moi, un Art majeur, une attitude,

une manière de se comporter dans la vie,

une conviction profonde.

Alors, j'ai entendu, un jour, quelqu'un, beaucoup plus célèbre que moi,

affirmé qu'au regard de cet instant, il lui était préférable, de dessiner des jardins.

Moi, je pense qu'il est grand temps de se réveiller, comme le jardinier de Charlélie Couture.

 

Christophe MALLEMOUCHE

 

 

002 4Jardin de "Mon Oncle" , Festival des Jardins de Chaumont sur Loire 2000  

 

 

 

 

 

004605

 

Nicole MARILLIER

  • Jardinière amateure émérite
  • Passionnée de plantes
  • Spécialiste des plantes vivaces
  • Ancienne conseillère municipale en charge des espaces verts
  •  

 

On m’a demandé de commenter le texte de Roland Jancel,

qui a exprimé ses inquiétudes à propos des jardiniers de nos villes et villages.

 

Voilà quelques réflexions d’une jardinière du dimanche qui adore les plantes et la nature,

qui a appris des choses à droite à gauche et souvent de gens « savants »,

et qui s’est un peu frottée au travail des jardiniers municipaux à un moment.

 

« Un Service Public se doit de satisfaire en priorité les attentes de ses mandants ».

C’est une certitude !

 

Mais. Que sont ces attentes ?

Nous avons bien sûr tendance à demander ce que nous connaissons,

encore plus dans le domaine végétal, peu connu en général.

Nous avons une longue tradition française de jardiniers bien formés et créateurs pour certains,

et notre regard est donc habitué à une certaine forme de décoration végétale,

sans parler des grands jardins des palais historiques et des grandes maisons.

 

Les propositions nouvelles qui se font jour depuis quelques années

viennent de plusieurs pays dont les horticulteurs et les jardiniers

ont tourné leur curiosité vers de nouvelles façons de faire et de nouveaux végétaux,

et ceci pour des raisons diverses.

Et ces nouveautés surprennent, heurtent parfois,

surtout quand leur utilisation est menée à son extrême, prairie ou taillis d’aspect désordonné.

 

Nos jardiniers ont donc une nouvelle mission,

qui est d’expliquer, de présenter les nouveaux végétaux, les nouvelles associations, les nouvelles pratiques.

Attirer l’attention d’un habitant sur la beauté d’un mélange de feuillages divers

qui se complètent et se mettent mutuellement en valeur

alors que l’interlocuteur râle à propos de l’absence de fleurs,

expliquer la raison du paillage et du choix de telle plante plutôt que telle autre,

faire remarquer qu’une plate-bande est ainsi conçue qu’elle va proposer quelque chose à regarder 12 mois sur 12 ….

 

Nos jardiniers sont les mieux placés pour cette pédagogie au long cours,

d’autant mieux placés qu’ils auront dû se former eux-mêmes à toutes ces nouveautés !

 

Cette formation est venue compléter celle, plus traditionnelle, qu’ils ont dû suivre.

Dans le principe, on ne voit donc pas en quoi les nouvelles pratiques

seraient un appauvrissement des connaissances et des capacités de la corporation.

 

Evolution de la périodicité des travaux

  (réduction importante de l’utilisation d’annuelles et donc du sacrosaint renouvellement bi annuel des plates-bandes  , entretien différencié des surfaces d’herbe, utilisation de bulbes se naturalisant , pour ne citer que trois exemples) ,

attention accrue  portée aux communautés de plantes qui se relayent sans intervention de plantation

dans le cours de la saison , travail d’entretien nécessitant une bonne connaissance des végétaux

( je pense aux semis spontanés rencontrés lors du désherbage

et qu’il faut savoir reconnaitre et dont on doit estimer le maintien ou l’élimination ) ,

tous ces points et d’autres , s’ajoutent à la formation de base des techniques issues de notre histoire horticole et jardinière . C’est donc, dans le principe, un enrichissement !

 

Alors …. Qui viendrait donc mettre nos jardiniers en danger de disparition ?

 

Le budget.

Le budget, vous dis-je, le budget ! et accessoirement ….

Une certaine ignorance de ceux qui le décident ….

 

Certains de ces décideurs, voyant arriver l’enthousiasmante vague des vivaces

qu’on ne remplace plus parce qu’elles vivent longtemps,

des prairies fauchées au plus deux fois l’an pour nourrir les insectes et protéger la sauvagine, des buissons s‘étalant joyeusement sur des talus qu’on n’a plus à nettoyer, ont pensé « économies » !

 

S’il est normal que les responsables d’un budget soient attentifs

à la meilleure utilisation possible des deniers du contribuable,

encore faut-il que ce soit fait en connaissance de cause et en maitrisant le sujet ….

Tout en faisant confiance aux acteurs de ce sujet, en l’occurrence les Jardiniers !

 

Or, dès avant la « Nouvelle Vague » végétale,

on avait commencé à considérer le budget des Espaces Verts comme une variable d’ajustement.

 

En premier lieu par le manque de formation de base d’une partie des équipes

(que ce soit à l‘embauche ou par le transfert d’une personne depuis un autre service pour une raison de réorganisation).

 

Puis le manque de formation durant la carrière.

Puis on a réduit les effectifs, considérant qu’il y aurait moins de travail,

alors qu’il en a autant mais réparti différemment,

et qu’il est de plus en plus demandé aux jardiniers !

 

Puis … on a la plupart du temps renoncé à la production sur site

(et donc au savoir-faire, et à la possibilité, pour des jardiniers curieux,

d’introduire des plantes inhabituelles qu’on ne trouvera pas proposée par les fournisseurs).

 

Au passage, je soulignerai un détail qui, quand même, a son importance,

c’est la réduction du nombre de fournisseurs que réclame la comptabilité.

Réduction de fournisseurs = réduction de l’offre ….

 

Alors …. Oui, le jardinier de ville est en danger.

Pas partout, heureusement !

je connais quelques communes, pas très loin de chez moi,

où les équipes sont cohérentes, connaisseuses, au contact des habitants,

toujours prêts à discuter, expliquer, présenter, susciter l’enthousiasme.

 

Il n’est pas directement mis en danger par les nouvelles pratiques et les nouveaux végétaux,

mais bien par l’évolution simplifiant de sa formation,

et le manque de conscience de son réel intérêt aux yeux de certains responsables.

 

Après tout, ce ne sont jamais que des histoires de fleu-fleurs, diront certains …. Et pourtant !

 

Nicole MARILLIER

 

 

Harrogate 2007 011Harrogate 2007

 

 

 

1627760423167

 

Mickael CHARNET

 

  • Responsable parc et pistes
  • Hippodrome de VICHY-BELLERIVE
  • Jury régional des Villes et Villages fleuris
  • Passionné de jardins

 

 

 

Jardiner, c’était mieux avant ?

Oui, beaucoup plus de passionnés capables de transmettre leur savoir, leur valeur, leur passion.

 

Jardiner, c’était mieux avant ?

Oui, le végétal était respecté, considéré.

 

Jardiner, c’était mieux avant ?

Oui, le maître jardinier était considéré pour son savoir-faire, savoir-être.

Il était écouté telle une source d’inspiration et d’enseignement.

Trois points essentiels parmi tant d’autre, me permettant de dire que le jardinage, c’était mieux avant.

Pour jardiner et être jardinier, la passion est la première qualité.

 

Le jardinage, c’est l’art et le métier du jardinier.

Cette définition regroupe les qualifications du jardinier.

 

Être jardinier, c’est l’art de conjuguer le végétal et un lieu pour donner du plaisir visuel, quotidien autour de lui.

Être jardinier, c’est un métier, un savoir-faire relevant de connaissances agronomiques,

végétales, structurelles, paysagères et nourricières.

C’est un métier de soin et d’écoute.

Un métier, où le végétal est la pièce principale avec laquelle il faut être patient, juste et tolérant.

 

Le plaisir, de la lumière dans un feuillage, du parfum qui émane d’un massif,

du bruit des feuilles au vent, du goût des fruits, du toucher du velours des feuilles.

Ces cinq sens donnent toute sa valeur de ce métier.

 

Aujourd’hui,

on tond pour tondre, sans se retourner,

on taille pour tailler, rond, carré sans se soucier de la biologie de la plante.

On abat des arbres parce qu’ils produisent des feuilles,

on minéralise les surfaces…

On forme nos successeurs au beau mais sans âme…

 

Autant de termes qualificatifs

(îlot de fraicheur, sonde hydro, mouillant, hydro-rétenteur, biostimulant…)

pouvant donner une valeur et la qualification de « technicien ».

Pourtant, « le jardinier » d’antan n’avait pas besoin de tous ces éléments pour conduire,

créer et entretenir ces espaces naturels.

 

Aujourd’hui, on pense et on souhaite tout maitriser, alors que la nature est non maitrisable.

Le jardinier est un simple chef d’orchestre jouant avec celle-ci.

 

Michael CHARNET

 

20190710 112442

Hippodrome de Vichy-Bellerive

 

 

 

Fb img 1761133488816

 

 

 

 

Hervé BERTRIX

  • Responsable Formations
  • Domaine de Chaumont sur Loire

 

 

 

Je trouve, et c’est normal, que le texte de Roland JANCEL est un peu daté.

Force est de constater que la mission des jardiniers des villes

a beaucoup évolué ces dernières années

et elle ne se limite plus seulement à l’embellissement des espaces urbains.

 

Les espaces végétalisés jouent dorénavant un rôle majeur dans les écosystèmes urbains.

Ils devront contribuer, à répondre à̀ de nombreux enjeux,

dont la réduction des ilots de chaleur urbains, l’amélioration de la qualité́ de l’air,

la dés- imperméabilisation des sols et ses corollaires en termes de stabilité́ et de régulation de la ressource en eau,

mais aussi les questions de lien social, d’équité et d’approvisionnement alimentaire.

 

 

Le métier du jardinier des ville devrait logiquement être revalorisé.

J’emploi souvent ce terme de « jardinier-médiateur »

car le quartier où réside les habitants est un espace de vie privilégié́,

avec ses spécificités liées au profil des habitants,

à l’environnement et aux habitudes culturelles locales.

Même s’ils le sont déjà, les habitants devront être, si possible,

plus impliqués à la fois dans la conception, la gestion et l’animation collective de leur cadre de vie.

 

 

Dans la construction de la ville de demain,

durable et végétale, le jardinier, en collaboration avec les habitants,

devra faire preuve d’innovation et de créativité́ pour inventer de nouvelles formes d’aménagements végétalisés

au plus proche des besoins et attentes de ces derniers.

Devront-ils être pour la plupart coconçus et cogérés pour garantir leur appropriation par les habitants

et amplifier par la même la création de lien social ?

Si oui, de quelle manière et dans quelles conditions ?

 

Si on veut aller plus loin,

est-ce que ces espaces végétalisés seront modulables pour garantir la multiplicité́ des usages ?

Devront-ils être flexibles et réversibles,

pour autoriser des occupations temporaires hors de l’espacequi leur est habituellement dédié́

ou pour respecter des sols vivants en place à conserver ?

 

Je reste persuadé que les missions des jardiniers des villes vont encore évolués.

Pourquoi ne pas imaginer des jardiniers ayant une compétence renforcée en l’agriculture urbaine ?

Des jardiniers ayant une compétence renforcée en santé publique ? etc…

Bref, des jardiniers qui seront retissés des liens forts et durables avec le vivant (quelle que sur soit sa forme).

 

Pour le philosophe Baptiste Morizot,

la crise écologique, plus encore qu’une crise du climat ou de la « nature »

est « avant tout une crise de nos relations avec le vivant ».

Plus précisément, dit-il

« la crise écologique trouve son origine dans une défaillance de sensibilité à l’égard du vivant ».

 

« Par "crise de la sensibilité",

j'entends un appauvrissement de ce que nous pouvons sentir,

percevoir, comprendre, et tisser comme relations à l'égard du vivant. 

Cet appauvrissement est conjointement un effet et une part des causes de la crise écologique. »

 

« Depuis quatre siècles, la modernité a mis en place des dispositifs

qui nous permettent de ne pas faire attention aux autres formes de vie, aux écosystèmes » ajoute-t-il.

La question est alors de savoir comment retisser cette attention en partie perdue.

Le jardinier des villes sera sûrement un acteur incontournable pour ce vaste chantier !

 

 

Hervé BERTRIX

 

 

20210924 134700Festival des jardins de Chaumont sur Loire

 

 

 

 

1536734615407

 

 

Janic GOURLET

  • Directeur Général honoraire de la Commune de Paris
  • Ancien Directeur des Parcs, Jardins et Espaces Verts de Paris
  • Président de la section Roses de la SNHF Société National d’Horticulture de France

 

Avant quoi ? et pour qui ou quoi ?

Nous renvoi à un âge meilleur ou supposé tel.  Lequel ?

Le jardinier appliquait ce qu’il avait appris sans souci en pensant qu’il apportait du beau,

des émotions esthétiques pour le bonheur de tous.

Cela se concrétisait dans les compliments que le public exprimait spontanément auprès des jardiniers.

On peut être éboueur sans aimer son métier,

on n’est pas jardinier si l’on n’aime pas son métier.

Le jardinier avait à sa disposition une palette végétale très riche que seule limitait son imagination

et aussi, quelquefois, les moyens financiers.

 

Sont apparues un certain nombre de contraintes nouvelles :

 L’interdiction des produits phytosanitaires

et leur remplacement par de nouvelles façons de lutte plus contraignantes,

Le recours à des végétaux locaux,

Les données nouvelles concernant la gestion de l’eau,

Les contraintes budgétaires liées à la situation financière d’un certain nombre de structures.

 

Tous ces facteurs ont eu un impact fort sur le rôle du jardinier,

qui doit intégrer tous ces éléments, au risque de lui faire perdre de vue la beauté de son métier.

 

Cet aspect a eu pour nombre d’entre eux un effet psychologique important qui n’a pas été mesuré à sa juste valeur.

Pour illustrer ce désarroi citons les propos exprimés par un jardinier :

“Je pensais œuvrer pour le bonheur des gens et je suis considéré comme un pollueur de la planète. “

 

Janic GOURLET

 

 

4 8 9

 

 

 

 

 

Heliotrope helios blue

 

 

 

ADLËR lsabelle:  ville d'lllkirch-Graffenstaden depuis 1988,

Ville 4 fleurs 2015, Fleurs d'or 2018,

Grand Prix national « de la reconquête écologique du cadre urbain » en 2021.

Responsable des jardins familiaux

 

JESPERE Résis:  ville d'lllkirch-Graffenstaden 

Ville 4 fleurs 2015, Fleurs d'or 2018,

Grand Prix national « de la reconquête écologique du cadre urbain » en 2021.

Référent fleurissement

A travaillé à la ville de Bitche de 2005 à 2008 au sein du jardin pour la paix, ville 4 fleurs.

.

 

 

Nous,  Jardiniers du service public, sommes-nous en voie de disparition ?

Nous pouvons constater depuis deux décennies, au sein de notre commune,

ou nous praüquons une politique du respect environnemental,

une évolution positive des citoyens sur l'acceptation de cet état de fait,

car nous avons pu introduire plus facilement la nature en ville

en communicant très tôt sur les bienfaits de certaines nouvelles pratiques.

Comme par exemple, la fin des produits phytosanitaires

sur nos pelouses, caniveaux, massifs fleuris et arbustifs, depuis 2005

et la certificaüon du pôle cadre de vie ISO 14001 des 2008.

 

Pour mettre en pratique l'évolution de notre travail de jardinier,

nous réalisons depuis 2005, le fauchage tardif,

l'enherbement naturels des chemins dans nos parcs et jardins,

transformation des espaces engazonnés en espaces forestiers,

travail des trames vertes et bleues,

et laisser cours à la pousse de l'adventice et de graminées spécifique dans les fosses d'arbres.

 

En d'autres termes cette réintroduction du végétal autochtone dans un milieu urbain.

Ces pratiques avant-gardistes paraissaient fuüles pour certains administrés,

qui aujourd'hui, pour la plupart ont accepté ces changements.

 

Aujourd'hui nous remarquons que l'une des plus grandes difficultés

est la qualification des agents des espaces verts,

c'est pour cette raison qu'il est important que nous, « anciens », transmettions notre savoir-faire.

(Appris sur le terrain, en suivant des formations, en allant voir des pratiques dans d'autres communes, etc.)

 

Ce professionnalisme n'a pas été sans difficulté,

avec l'adaptaüon de ces nouvelles pratiques plus respectueuses de l'environnement,

totalement opposées aux techniques horticoles apprises durant nos années d'études,

car nous avons appris de nos méconnaissances.

L'une des autres difficultés du service espace vert est le budget.

Cette problématique se fait ressentir au quotidien par une baisse des effectifs de personnel qualifié,

le cout du matériel, ce qui entraine un ralentissement de l'évolution du développement durable.

 

Au vu des étés que nous subissons, qui se montrent de plus en plus chaud,

nous devons une nouvelle fois apprendre de nouvelles techniques,

comme le paillage de nos massifs,

effectuer un binage plus important et une irrigation maitrisée,

pour de pas laisser mourir les arbres plantés ces dernières années.

 

Malgré nos différentes difficultés, nous remarquons qu'aujourd'hui

il faut « travailler mieux, avec moins >> (personnels et budgets).

 

Roland JANCEL nous informe en 1997 par le biais du texte

« Plaidoyer pour le Jardinier, une espèce en danger !

Il faut sauver le vrai jardinier !!!»

que l'avenir de nos connaissances, nos pratiques,

nos façons de pensées seront dans un proche avenir compromis.  

 

En effet lors de nos études,

nous avions eu un enseignement paysager de ce temps.

Or ce qui était vrai durant nos études, ne l'est plus aujourd'hui.

Nous devons apprendre et évoluer au gré des hausses de températures.

Pour ce faire, nos massifs fleuris et nos jardinières agrémentées de plantes annuelles

ne seront plus d'actualités dans un avenir proche car trop gourmand(e)s en eau.

Voilà, nous y sommes !ll

À nous jardinier professionnel, de montrer l'exemple

et notre détermination à changer notre mode de plantation,

nos techniques d'entretiens, auprès des habitants

et comment créer des nouveaux espaces verts dans le respect environnemental,

afin que les jardiniers passionnés s'épanouissent dans cette nouvelle façon de jardiner.

 

lsabelle et Régis

 

 

1 top depart hotel de villeIllkirch Graffenstaden 2018 D'ill en iles

 

 

Jonathan olier

 

 

Jonathan OLIER

  • Responsable Espace vert et voirie ville de Fessenheim, Haut Rhin, 2282 habitants
  • A travaillé Service Espaces verts de Colmar et dans le privé
  • Formateur CNFPT
  • Fou de vivaces, spécialiste de jardins de graviers

 

Il est possible que le métier de « Jardinier » soit en train de se perdre.  

Quand j’ai appris ce métier (au millénaire dernier, fin des années 90),

on parlait encore de plantes dans les aménagements.

La partie création « l’aménagement minéral » n’était qu’une partie du socle de l’aménagement paysager.  

Je me rends compte que depuis quelques années

la partie ‘aménagement paysager’ ne traite quasiment que du minéral.

On a vulgarisé le métier de jardinier à des tondeurs de gazons,

d’ouvriers multi-tâches dans les collectivités

et à de simples exécutants dans les entreprises privées.  

 

Je pense que ses dernières années,

les écoles de paysage ont formés un bon nombre de « poseurs de cailloux »,

le fait que le niveau scolaire se soit détérioré en est une des causes

ou encore que l’UNEP pousse à avoir « des mains »

et non des professionnels du paysage, ce n’est là que mon avis.

 

Lorsqu’on croise ces « pseudo-professionnels » en jardinerie, chez un horticulteur, un pépiniériste

ou encore à une foire aux plantes qui demandent des conseils de comment se cultive une plante

ou les besoins dont elle a besoin

et je ne parle que de plantes basiques comme un Forsythia, un Cornouiller

(on est encore loin de la plante de collection),

je me dis que le niveau est tombé bien bas.

Alors que de nombreuses personnes qui n’ont pas de formation « végétal »

sont totalement à l’aise et connaissent bien plus que ces « pseudo-jardiniers »

qui vont venir entretenir leurs propriétés. 

 

Dans l’inconscient collectif,

‘ un jardin, un massif, un parterre une plate-bande, ‘

doit être entretenu « au carré », il n’y a plus de place à la saisonnalité.

On en oublie même certaines floraisons qui nous rappelaient certaines dates du calendrier

(je pense aux pivoines par exemple).

On ne laisse plus la place aux inflorescences qui animent un massif,

ni même aux rameaux colorés que l’on retrouve sur certaines plantes.

Les arbustes sont taillés voir massacrer sans même se soucier du végétal à coup de taille haie répétitif.

Les fanatiques du sécateur de la cisaille à haie qui s’acharnent sur toutes ses plantes soi-disant pour les maitriser.

La palette végétale est pourtant bien fournie pour choisir des végétaux

qui s’adaptent à certaines conditions de cultures, ou à certaines contraintes.  

 

Grâce à des techniques immuables comme la gestion différenciée ou la permaculture que l’on réinvente,

on redécouvre des interactions entre les plantes, les animaux et même les champignons.

Ecologiquement, on gagne en biodiversité,

en soin des plantes et même en apport d’engrais ou d’amendement.

Ce sont des gestes que les anciens faisaient déjà avant l’avènement du tout beau et tout entretenu. 

 

La perte du geste technique au détriment de la rentabilité en est la cause.

Pourtant   grâce à l’avènement d’internet où les informations sont disponibles,

on se rend compte que la connaissance se perd.

La faute à la banalisation des espaces verts privés ou publics

qui ne se résume qu’à l’utilisation d’un nombre restreint de plantes « plante passe partout ».

On est en train de faire disparaître l’essence même du jardinier,

celui qui arrive à créer des ambiances, des jardins, des parcs, des massifs

et parfois même à faire ressortir le caractère régional d’un aménagement

(ex : le jardin côtier en zone littoral, l’aménagement de rocaille en milieu montagnard…)

ou d’un territoire (ex : jardin historique, médiéval, de bocage…). 

 

Depuis que j’encadre des d’apprentis en formation Brevet Technicien Supérieur,

la partie reconnaissance des plantes et leurs utilisations ne se résume qu’à quelques heures

dans le référentiel aménagement paysager,

alors qu’elle devrait être plus importante

car ce sont eux qui vont devoir réaménager et revoir nos espaces verts dans les prochaines années.

 

C’est vers eux que les élus se retourneront dans les prochaines années pour reverdir nos villes et villages,

ainsi que les jardins privés de nos particuliers pour lutter contre le réchauffement climatique.  

 

Avec du recul, je me dis qu’il y a encore de l’espoir de voir de vrais « Jardiniers ».

Il suffit juste de leurs donner l’envie d’aimer les plantes

et qu’ils soient bien formés et encadrés par des personnes qui veulent faire évoluer les « Espaces Verts ».

Pour moi, c’est un métier passion et passionnant. 

 

Jonathan OLIER

 

 

65656844 10214907337097609 2717908330575036416 o 1Fessenheim

 

 

Edith muhlberger

 

 

 

Edith MÜHLBERGER

  • Entomo-Ethologiste
  • responsable protection biologique intégrée 
  •  

 

« Jardinier fainéant, jardinier intelligent »,

c’était le titre d’un des numéros de la Gazette des Jardins dans les années 2000

et il était illustré par un jardinier faisant la sieste sur une chaise longue dans son jardin.

 

Il m’arrive très souvent d’utiliser cette devise d’abord par provocation,

ensuite pour inciter les gens à réfléchir

parce qu’il est là le premier objectif, pousser les gens à réfléchir sur leurs pratiques.

Pourquoi intervenir quand on n’en a pas besoin ?

Et avant d’intervenir, réfléchir à quand, comment, avec quoi le faire.

 

Il y a quelques années, j’avais participé à des portes ouvertes dans un château

et un des maîtres jardiniers qui était là me montrait comment arroser des parterres de fleurs de manière efficace,

économe en geste et élégante.

 

On ne pouvait pas le qualifier de fainéant mais il connaissait le geste à faire,

il l’avait appris et le reproduire lui demander moins d’énergie que quelqu’un qui ne l’aurait pas maîtrisé.

 De même pour désherber manuellement,

si vous choisissez bien et maniez bien l’outil de désherbage,

la période d’utilisation en fonction du stade de végétation de la plante,

ce sera bien fait et vous aurez moins « à y revenir ».

 

Donc un jardinier intelligent par ces gestes et sa technique pourra se permettre d’être fainéant.

Les bienfaits de la sieste dans un jardin…

Ils ne sont plus à démontrés bien sûr mais il y a autre chose derrière cela.

Il y a un jardinier qui somnole, observe ce qui se passe autour de lui sans le perturber.

 

C’est Jean-Henri Fabre qui avec ces petits enfants

observent la vie des insectes et retranscrit tout ce qu’il voit,

qui ensuite cherche une explication…

 

Le jardinier sur sa chaise longue après la sieste peut également prendre un livre,

se documenter, s’instruire, acquérir des connaissances

dans un cadre plus propice pour quiconque aimant la nature…

Sans contrainte, on apprend tellement mieux

mais il faut apprendre pour comprendre et créer.

 

C’est comme quand vous apprenez un instrument

avant de pouvoir exprimer votre ressenti à travers la musique, il faut apprendre à en jouer.

 

Les gammes du jardinier sont les gestes techniques,

la botanique, l’histoire des jardins et beaucoup d’autres choses

qu’on peut apprendre dans les livres en partie

mais qui doivent absolument être consolidées par le geste.

Ensuite, il pourra créer, aménager et entretenir son jardin.

Et ce qu’il a appris viendra naturellement comme une intuition,

le petit rajout de sel ou de poivre de notre grand-mère à qui vous demandez :

« On en met combien ? » et qui vous répond « Comme ça… »

avec un geste automatique mais pour vous, quasiment magique.

 

Et le jardinier d’aujourd’hui ? Comment est-il ? Fainéant ? Intelligent ? Aime-t-il faire la sieste ?

 

On parle aujourd’hui de gestion écologique des espaces verts,

le jardinier devient un animateur, un observateur privilégié des espaces.

On lui demande de laisser pousser l’herbe,

de permettre à l’arbre de se développer librement.

Il compte les papillons, les pollinisateurs, apprend à reconnaître les fleurs pour…les compter.

Il communique avec les gens, explique pourquoi on ne traite plus

et pourquoi ce n’est pas dangereux pour l’arbre de laisser les pucerons se développer dessus.

 

Le jardinier est donc naturaliste et communiquant.

On lui demande d’aménager des jardins naturels avec des végétaux « endémiques »,

de planter et de gérer des arbres fruitiers, de tailler des vivaces,

de protéger les zones humides, de faire pousser et cultiver des légumes.

Il devient multi-casquettes et doit acquérir chaque jour de nouvelles connaissances.

 

De plus, il faut qu’il continue à avoir le geste technique

juste pour entretenir une haie taillée à la française ou un alignement d’arbre en rideau.

Parce que même si physiologiquement pour la plante,

cela semble maintenant être une hérésie, cela reste patrimonial.

 

Le jardinier est finalement à l’image de notre société

toujours plus rapide et contradictoire.

Autant vous dire qu’une bonne sieste lui fait un bien fou.

 

On lui demande bien d’autres choses mais il se doit de garder cette exigence,

cette précision dans le geste, son apprentissage,

tout en ouvrant son esprit à de nouvelles techniques qu’il se doit de comprendre,

de critiquer et de faire sienne grâce à son intelligence.

 

Pour répondre à Roland Jancel,

pour lequel j’ai un immense respect et avec qui j’ai eu la chance de partager une table ronde.

Le jardinier du futur sera différent

mais il ne pourra évoluer que par la connaissance et par l’apprentissage

des nouvelles techniques qui sont en mouvement constant comme la nature.

 

Edith MÜHLBERGER décembre 2023

 

Date de dernière mise à jour : 2025-11-11

Ajouter un commentaire