JARDINS EPHEMERES POUR OU CONTRE ?

 

 

 

 

JARDINS EPHEMERES POUR OU CONTRE ?

 

 

 

 

 

Depuis quelques jours les réseaux sociaux bruissent

autour du bien fondé et de l’utilité des jardins éphémères.

 

 

Question :

Quel est le point commun entre les villes de Boulogne sur mer, Caen, Orléans,

Metz, Nancy, Clermont Ferrand, Reims, Chalons en Champagne, Vannes,

La Roche sur Yon, Le Mans, Toulouse, Nîmes, Paris, Bourg en Bresse…

La liste pourrait être encore beaucoup plus longues,

mais on peut aussi ajouter le festival des jardins de Chaumont sur Loire,

Le festival des jardins de la Côte d’Azur, le festival des jardins métissés de Wesserling… 

Ou même le célèbre Chelsea Flower Show

Toutes ces villes et ces festivals ont organisé

ou organisent chaque année des « jardins éphémères » parfois à grands frais.

 

 

Un peu d’histoire…

Depuis toujours les hommes ont réalisés des jardins éphémères,

mais à l’époque on ne les appelait pas ainsi ….

Il portait le nom de jeux floraux, d’expositions horticoles,

de Floralies, ou même d’Exposition Universelle celle de 1900 à Paris,

avait même son pavillon de l’horticulture (éphémère lui aussi) en bordure de seine …

 

 

 

Aujourd’hui au nom du développement durable

le coté éphémère pose un problème…

Car ce n’est pas naturel…, avec un bilan carbone déplorable…, pas durable…

Des plantes cultivées sur un balcon en pots au 15^ème étages d’une tour non plus !

Et que dire de ces plantes qui traversent l’Europe en camion

pour alimenter nos jardineries ou pépinières,

ou de ces roses ou autres fleurs coupées

cultivées en Afrique ou ailleurs au nom de la rentabilité…  

Et là personne ne s’offusque…

 

 

Pourquoi un tel engouement ?

Les jardins éphémères répondent à plusieurs demandes ;

Il n’y a pas si longtemps chaque année des manifestations

rassemblait en un même lieu des collectivités autour d’un thème

je veux parler des floralies qui mis à part quelques incontournables

comme les Floralies de Nantes tous les 4 ans ou « Florissimo » à Dijon

et une ou deux autres … Bourg en Bresse, Mulhouse…

ont pratiquement toutes disparues.

Trop chères, les collectivités ont jeté l’éponge.

 

 

 

 

 Il faut dire également que les retombées électorales

n’étaient pas évidentes pour les élus.

Les jardins éphémères, véritable vitrine du savoir-faire

des jardiniers communaux présente l’avantage de se dérouler sur place,

à domicile et sont donc généralement électoralement perceptibles pour les élus.

 

 

 

 

Les objectifs :

La commande est le plus souvent politique, les objectifs sont nombreux et variés :

• Créer un évènement touristique ou animer un centre-ville…
• Accompagner et booster une manifestation (foire expo.)
• Offrir un spectacle gratuit, accessible à tous, véritable vitrine de l’horticulture profitant à toute la profession
• Réparer une erreur d’aménagement urbain en végétalisant une place trop minérale…
• Préparer l’opinion public à un futur aménagement
• …

A toutes ces raisons je vois une autre

que je trouve primordiale :  

Redonner ses lettres de noblesse au métier de Jardiniers

qui est bien souvent dévaloriser par des tâches ingrates.

Oui les jardiniers sont des artistes ! et on l’oublie trop souvent.

 

 

 

Mon Avis :

Cependant je partage l’avis de Pascal Garbe,

« qui se sent perplexe et qui avoue avoir de plus en plus de mal avec les jardins éphémères »

il est vrai que j’ai moi-même ressenti cette impression de « déjà vu » pour certains …

Il y a un problème de composition,

beaucoup de ses jardins sont sans saveur, sans originalité et sans âme.

Certain sont traités comme des stands de « floralies »

et se résument à un aménagement vert, agrémenté de fleurs posées sans vision, sans émotion …

 

 

Trois villes néanmoins se détachent nettement du lot,

Nancy, Boulogne sur Mer et Metz avec chaque année des réalisations de qualités.

 

 

Nancy, Pierre Didierjean et son équipe sont de véritables artistes

qui nous offrent chaque année un nouveau spectacle

dans le respect de l’environnement car tout est réutilisé,

de plus ce jardin permet de créer une transversalité

entre de nombreuses associations et la collectivité.

 

 

Louis Djalai à Boulogne sur mer nous offre

des jardins éphémères et des installations végétales,

pleine d’humour de délicatesse et d’inventivité.

Ces jardins sont également vertueux.

L’ensemble des éléments de ces créations sont revendus ou réutilisés chaque année.

 

 

Ceux de Metz, sont beaux et bien finis,

la gamme végétale est riche et variée,

les végétaux plantés en ville ou vendus,

les structures réutilisées pour l’ornementation des massifs,

néanmoins bien que le thème change chaque année,

on a l’impression qu’il se répète,

peut-être à cause du site qui impose une certaine forme …

Il est a noter que ce jardin offre depuis quelques années

« une mise en bouche » mini jardin éphémère,

présentant le jardin de Metz, sur le parvis de la gare de l’Est à Paris.

 

 

 

Conclusion :

Les jardins éphémères

ne sont pas en concurrence avec les jardins,

ils sont complémentaires.

Leur coté éphémère de quelques semaines

à plusieurs mois en font des « Fast Garden » (jardins rapides).  

Je comprends donc que certains puristes passionnés

ne se retrouvent pas dans ces réalisations,

néanmoins ces jardins offrent au plus grand nombre

une approche végétale parfois simpliste mais attrayantes

et appréciées par l’ensemble de la population et des touristes.

Quant au message environnemental

véhiculé lors de ces mises en scène,

il est bien souvent illisible ou incompréhensible

pour la majorité des visiteurs.

La signalétique ne suffit pas,

trop à lire, pas assez ludique, il faut l’accompagner

par des animations, conférences, table ronde, visite guidée…pour que le message prenne.